- Speaker #0
Extra classe Je suis en terminal bac pro logistique à Alexandre Bérard et je suis apprenti à Biomérieux à Plon de Lens.
- Speaker #1
Je suis en terminal bac pro logistique et je suis apprenti à GXO Ausha à Saint-Bielbas.
- Speaker #2
Ce lycée offre beaucoup de formations.
- Speaker #0
Il peut y avoir un secteur électricité, secteur logistique, transport. J'ai choisi l'alternance car ça m'apporte un salaire déjà chaque mois et puis aussi je suis toujours en cours.
- Speaker #1
C'était un choix pour moi parce que je savais que je trouverais toujours du travail dans la plaine de l'Ain, vu qu'elle est à côté. Et puis le lycée, ils offrent une bonne filière pour ça en trois ans. Et donc, pour moi, c'était un bon choix.
- Speaker #2
Bonjour, chères poditrices et poditeurs d'Extra classe. L'épisode que vous écoutez aujourd'hui, c'est le fruit d'une immersion au cœur d'un lycée professionnel. Ça fait deux jours avec Régis qu'on est au lycée de métier Alexandre Bérard, à Amberieux-en-Bugé. Et Régis, tu es là ? te laisse nous décrire où nous sommes, ce que nous avons vu.
- Speaker #3
Alors, c'est un immense établissement avec des espaces de verdure un peu partout. Des maisons en bois qui poussent comme des champignons construites par des élèves.
- Speaker #2
Il y a des pylônes électriques aussi, en tout genre, sur le plateau des monteurs réseau. On voit des jeunes en tenue qui s'affairent sur la haute tension.
- Speaker #3
On a un garage de rêve fan de Fenwick, avec différents modèles, s'il vous plaît, pour atteindre différentes hauteurs à pilotage droit ou latéral. J'ai dû te retenir, Hélène, d'aller en conduire un.
- Speaker #2
Oui, c'est vrai. Des ateliers de conception de bois aussi, d'aluminium, de verre. Sans compter une véritable petite boutique des élèves, dénommée Mercury, où on aurait presque pu faire nos courses. Et là, c'est plutôt moi qui ai dû te retenir, Régis, parce que tu voulais te mettre à la caisse, scanner des articles.
- Speaker #3
Ce n'est pas faux, ce n'est pas faux. Et c'est vrai que ça nous a paru tellement diversifié, tellement grand. Et donc, cette journée, en immersion, on a bien failli se perdre. Et là, très spontanément, très chaleureusement, des élèves ont proposé de nous guider.
- Speaker #2
Et en parlant d'élèves et d'ambiance générale, une agréable sérénité, vraiment, ce dégage de cet établissement.
- Speaker #3
Vous l'aurez compris avec Hélène, on n'est pas peu fiers de vous proposer un épisode pour ceux qui aimeraient tout savoir de ce qui se passe réellement dans un lycée professionnel, que vous soyez parent, que vous soyez élève, que vous soyez entrepreneur ou professionnel.
- Speaker #2
Des câbles, des disjoncteurs, des outils, c'est là que nous avons posé nos micros d'extra-classe, en plein milieu du plateau d'atelier d'électrotechnique, et nous sommes tout de suite avec Catherine Seuzet pour un premier temps portrait de lycée. Catherine Sauzet, bonjour. Bonjour. Vous êtes proviseure de ce lycée des métiers Alexandre Bérard, donc à Amberjulon-Buget, on l'a dit. C'est vous qui nous accueillez si bien depuis deux jours avec votre équipe. Avec plaisir. Donc on a été en immersion, on a vu énormément de choses, on est passé dans des classes, on a vu des groupes d'élèves en plein travail. Bon, impossible de tout résumer et c'est pareil, on sait que vous pourriez sûrement parler pendant des heures. Alors, on vous a demandé un petit exercice de résumé, de portrait de votre lycée avec trois chiffres clés, trois mots clés et trois défis. Alors, on commence avec les trois chiffres clés.
- Speaker #1
Alors, les chiffres clés. C'est un lycée qui a été créé en 1943, qui au départ était un centre d'apprentissage et qui a subi plusieurs restructurations au fil des années. Ce lycée, il accueille 700 élèves. Il propose 10 bacs. professionnels, 5 CAP, aussi bien sur des filières de services que de production, un BTS et il y a également un GRETA qui accueille 800 stagiaires à l'année.
- Speaker #2
Donc une grosse machine.
- Speaker #1
Une grosse machine, tout à fait.
- Speaker #2
Alors trois mots clés maintenant.
- Speaker #1
Alors les mots clés c'est dynamisme, dynamisme des équipes et leur engagement, le sens du dialogue, alors je vais avoir un peu plus que trois mots clés, c'est l'inclusion de tous les élèves. Et c'est l'accompagnement des élèves vers la réussite.
- Speaker #2
Super, et on va en revenir sur certains de ces points d'ailleurs. Et les trois défis pour vous et votre équipe ?
- Speaker #1
Alors nos défis, c'est de poursuivre la transformation de la carte des formations en lien avec les besoins du territoire. C'est de poursuivre l'inclusion des élèves en situation de handicap. Et enfin, c'est de poursuivre la lutte contre le décrochage scolaire.
- Speaker #3
Alors on entre tout de suite dans le temps 1, on l'a appelé en tout cas comme ça Hélène, sur cet épisode. Un lycée ouvert sur son environnement. Et là, on va essayer un petit peu de comprendre. Comment l'orientation et la réussite des élèves dépendent de l'intégration de ce lycée professionnel dans son environnement. Philippe Curdure, bonjour.
- Speaker #4
Bonjour.
- Speaker #3
Alors, vous êtes directeur délégué des formations dans ce lycée depuis bientôt, enfin depuis plus de 15 ans même, c'est ça ?
- Speaker #4
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Jacques Martinon, bonjour.
- Speaker #5
Bonjour.
- Speaker #2
Vous êtes directeur d'un site industriel biomérieux dans le parc industriel de la Plaine de Lens, alors qu'on se connaît sous son petit nom de Pipa, ici. Tout à fait. Et vous êtes un membre du... clés et on en reparlera, vous nous dire exactement ce que c'est.
- Speaker #3
Alors Philippe Curdian, hier on a déjeuné avec vous au restaurant scolaire, vous nous avez dit la cantine, moi j'aime bien ce mot aussi de cantine, vous tenez à ce mot. On y a croisé une tablée de professionnels d'Enedis qui déjeunaient réellement au milieu des élèves et vous nous avez dit une chose qui nous a marqué, en tout cas vous avez dit je suis aussi avant tout encore un prof.
- Speaker #4
Pourquoi ça ? Oui, de par mon statut. Je reste un enseignant, donc je suis professeur, malgré le fait que j'ai le titre de directeur. Et je suis attaché à ce statut parce que ça me donne une légitimité au niveau des équipes, et puis au niveau des élèves aussi, de pouvoir communiquer avec eux sur un même pied d'égalité.
- Speaker #3
Et 15 ans dans le même établissement, vous devenez petit à petit la mémoire de tout ce qui a pu se passer, des évolutions de ce lycée.
- Speaker #4
C'est pas faux, je commence à devenir un peu un ancien, oui.
- Speaker #2
Et votre moteur, alors maintenant que vous êtes bien plus qu'un prof, parce qu'on a bien vu tout ce qu'on a visité avec vous, vous avez fait une visite complète de l'établissement. Votre moteur pour cet établissement, qu'est-ce que vous diriez que c'est ?
- Speaker #4
En réalité, c'est le travail qu'on fait au quotidien auprès des entreprises, au service des entreprises, de pouvoir permettre à nos élèves une formation de qualité. Et puis surtout derrière, la possibilité... d'être employé sur un bassin qui est ultra dynamique.
- Speaker #3
Jacques Martinon, justement, on parle de bassin, on parle de lycée professionnel, on parle de métier, d'amener les élèves vers le métier. Vous êtes un des membres du CLÉ. J'ai envie juste de vous demander, c'est quoi ce CLÉ ?
- Speaker #5
Alors le CLÉ, c'est une commission locale, école-entreprise. C'est une initiative du directorat qui permet réellement de relier les futurs employés employeurs avec les jeunes, avec les lycées et une communauté de collèges qui est affiliée au lycée. Et c'est clairement un pont régulier qui est construit localement. On est vraiment, nous, sur un petit territoire, et c'est vrai, très dynamique, et qui nous permet de nous comprendre, de nous connaître, et puis surtout de décider ensemble de ce qui est bon pour les entreprises. et ce qui est bon pour les futurs diplômés de ces lycées.
- Speaker #2
Parce que des clés, ça existe un petit peu partout, mais j'ai l'impression que quand même, d'après ce qu'on a compris, ils ne sont pas tous aussi dynamiques, ils ne fonctionnent pas tous aussi bien. Alors dites-nous un petit peu, ça serait quoi les éléments clés, pour le coup, c'est un jeu de mots, qui font que celui-ci fonctionne bien et qui serait peut-être reproductible, qui serait inspirant ?
- Speaker #5
Alors notre clé, il a la chance d'être en relation. avec un club des entreprises, le fameux PIPA, le parc industriel de la Plaine de Lens. Ce PIPA et ce club sont abrités par un syndicat mixte qui va financer une animatrice qui nous permet à plein temps de représenter les entreprises. Et dans ce club des entreprises, on a une commission emploi-formation dont je suis le vice-président. et qui travaille sur l'emploi, enfin tout ce qui est emploi, formation des jeunes, des adultes en reconversion. Le clé c'est par définition deux parties, l'école et puis les entreprises. Donc les entreprises se sont organisées et ont mis des ressources pour travailler avec les écoles. Et puis on a aussi, je pense, Philippe, une tête de... pont qui est aussi... Il faut qu'il y ait un dynamisme en face et ça, il est porté par le lycée Bérard.
- Speaker #3
Philippe Curdian, vous nous disiez, en préparant un petit peu cet épisode et en visitant l'établissement, que ce travail d'orientation, de mise en adéquation des élèves avec un métier, c'est aussi un travail multipartite. Il y a les élèves, mais il y a aussi leurs parents qu'il faut parfois convaincre. Il y a les entreprises et tout ça, c'est vraiment une dynamique complète d'équipe.
- Speaker #4
Oui, tout à fait. En termes d'orientation en particulier, la cible est multiple. On a toujours la faiblesse de penser que ce sont les jeunes la cible principale de l'orientation, mais pas que. Il faut aussi bien cibler les prescripteurs. Les prescripteurs, en l'occurrence, ce sont les CIO avec les psychologues de l'éducation nationale, donc les PSEUN, qu'on reçoit régulièrement dans l'établissement pour leur présenter et les tenir informés. de la carte des formations qui bouge pas mal en ce moment. Et puis il y a aussi les familles. Les familles ont besoin d'être accompagnées, d'être rassurées. Et nous, on développe beaucoup de choses en termes de sécurisation des parcours, puisque un élève qui arrive chez nous en seconde, par définition, il a 14-15 ans, il a une petite idée du métier qu'il va faire demain. Mais si avec ces jeunes-là, on arrive à les convaincre qu'ils ont fait le bon choix et que derrière, localement, il y a des entreprises qui les soutiennent et qui ont de l'emploi, ou la possibilité de poursuivre d'études ou de changer de statut, puisque nous, au lycée Alexandre Vérard, on est en capacité de proposer à tous nos élèves, donc sur les 10 bacs pro, la possibilité de faire l'année de terminale en apprentissage avec le Greta CFA de l'An. C'est vrai que là, c'est un combo gagnant. Les familles sont rassurées sur cette sécurisation des parcours.
- Speaker #2
Autre cible aussi dont vous nous avez parlé, c'est les profs principaux de collège. Parce que finalement, c'est là que ça se passe beaucoup. Oui,
- Speaker #4
tout à fait. Les profs de collège, avec tout ce qu'on met en place dans le cadre du CLÉ, avec des visites d'entreprise, avec vraiment des liens, c'est vrai que les professeurs de collège doivent être informés de cette carte des formations puisque ce sont eux qui, au quotidien, dès la quatrième, quatrième, troisième, leur parlent un petit peu de l'évolution de ces métiers. La semaine dernière, ces professeurs principaux ont été invités à la centrale nucléaire du budget pour visiter la centrale. Ils ont été invités aussi dans les différentes entreprises pour pouvoir les visiter. Donc c'est important qu'il y ait ce contact-là, c'est primordial.
- Speaker #3
Jacques Martillon ?
- Speaker #5
Oui, je voulais aussi ajouter qu'au sein du PIPA, on a organisé annuellement un voyage au cœur du parc où très concrètement... Tous les prescripteurs et les profs principaux des collèges notamment, ils ont la possibilité sur une demi-journée d'avoir une entreprise industrielle, une entreprise transport et logistique et on leur ouvre les portes. Donc c'est des petits groupes où on parle des métiers avec des témoignages, avec surtout les attentes et qu'est-ce qu'on attend et quelle est l'évolution qu'on peut avoir sur ces métiers. Et ça c'est quelque chose que l'on fait annuellement pour... on va dire, recycler la connaissance des profs principaux sur des orientations qui sont a priori pas aussi naturelles pour eux.
- Speaker #2
Oui, on a aussi dans cette alliance éducative, je ne sais pas si on peut l'appeler comme ça, entre ces entreprises et ce lycée, il y a eu pas mal d'initiatives, alors vous n'allez peut-être pas pouvoir toutes nous les décrire, mais peut-être nous dire un peu cette démarche où finalement vous tentez des choses.
- Speaker #5
Exactement. On fait ce qu'on appelle un laboratoire. On commence par une idée, que ce soit à peu près tous les deux mois lors de ce clé. Et on essaye de dire, tiens, on va commencer par ce petit morceau. On essaye de ne pas être trop gourmand au début. Et ce qu'on a démarré, par exemple, il y a trois ans, on s'était dit, lors d'un voyage autour du parc, les profs nous disaient, c'est bien, mais moi je ne peux pas. parle de logistique transport mais c'est bête que les parents et les enfants ne puissent pas venir et puis on s'est dit bah ok on y va oui mais alors le samedi nous on est fermé le mercredi après midi bah moi j'ai sport et puis on s'est dit bah à 18h30 vous faites quoi donc un mardi ou un jeudi nous on s'organise pour être ouvert les parents sont à peu près disponibles et puis donc on a créé donc C'est des soirées découvertes du transport et de la logistique où là on est très axé sur un parent et un enfant. Il y a à peu près une vingtaine d'enfants et une vingtaine de parents qu'on reçoit sur trois entreprises en même temps jusqu'à 20h. Et là on leur fait rencontrer réellement sur le terrain des jeunes embauchés qu'on vient d'embaucher. On parle des conditions de travail, d'évolution, des salaires. Et puis, il y a quelques fois, il y a des parents qui se disent, mais finalement, le salaire est supérieur au mien. Ben oui, parce que sur ces métiers-là, ça embauche. Et puis, on suit ensuite les résultats et on regarde qui va postuler sur le lycée. Et on s'est aperçu que deux tiers des gens qui sont venus ont postulé et ont soit été reçus, soit été en liste d'attente. Donc, c'est très ciblé. On a décidé de l'étendre plus tard à d'autres filières, bientôt à la maintenance, j'espère. Et c'est qu'on essaye, on se casse un peu les dents, on fait le point et puis ensuite on améliore.
- Speaker #3
Des marchés serreurs. Nous, on a eu la chance d'échanger avec quelques élèves, Hélène. Et on a notamment croisé, encore une fois avec vous, M. Curdian, à midi, par hasard, Mohamed, qui a décroché une bourse, je crois, dans votre partenariat avec l'Université des métiers du nucléaire. On a discuté avec Lilou et Enzo. qui nous parlaient des job dating et de la chance qu'ils ont bénéficié parfois de transport. Parlez-nous peut-être d'une ou deux de ces initiatives.
- Speaker #4
Un peu dans la continuité de ce que M. Martineau a dit, c'est vrai que le clé, ça reste un laboratoire. Et sur ces premiers clés qu'on a mis en place en 2018, en l'occurrence, on avait fait un diagnostic sur les forces et les faiblesses. Alors la force de l'établissement et du bassin, c'est la présence du parc industriel de la Plaine de Lens à proximité. Donc ça, c'est une force incroyable. Par contre, au niveau de la faiblesse, ça reste la mobilité des jeunes et le manque de réseau de ces jeunes. On ne peut pas reprocher à un élève qui a 15 ans de ne pas être mobile et de ne pas avoir de réseau. Donc c'est là où on s'est mis autour d'une table, on en a discuté. Sur la mise en réseau, on a très vite mis en place le stage dating au lycée Alexandre Bérard. C'est l'idée que des RH d'entreprise viennent dans l'établissement. et rencontre des jeunes sur le format d'un speed dating. Alors là, en l'occurrence, au début, c'était un stage dating qui s'est transformé en speed dating puisque les entreprises avaient aussi besoin d'embaucher des jeunes une fois qu'ils avaient leur diplôme ou de leur proposer des stages d'été et qui s'est transformé l'année dernière en apprentissage dating puisque les entreprises aussi avaient la possibilité de proposer des places en apprentissage et nos élèves en avaient la volonté. Et puis, sur la mobilité, il y a des... pistes qui ont été menées par le parc, par le syndicat mixte et par le club sur tout ce qui est covoiturage mais nous, comme on a beaucoup d'élèves qui sont mineurs, c'était pas une piste qu'on pouvait exploiter et donc on a mis en place ces bus qui sont financés qui ont été financés dans un premier temps pour amorcer le dispositif par le club, et puis ensuite qui a été co-financé entre le club et le lycée, et aujourd'hui qui est financé intégralement par le lycée, mais financé à travers la taxe d'apprentissage, c'est-à-dire que les entreprises versent la taxe d'apprentissage dans l'établissement à l'établissement, et l'établissement s'engage à financer des rotations de bus. Alors ça représente trois rotations de quatre semaines. Donc sur douze semaines, nos élèves sont pris en charge devant le lycée, ils sont... et sont amenés directement au pied de l'entreprise sur toute leur période de stage.
- Speaker #2
Alors ça, ce sont vraiment des choses qui peuvent être un peu inspirantes. On espère qu'on vous a donné envie. Jacques Martinon, très rapidement, vous voulez réagir ? On va arriver au bout de cette partie.
- Speaker #5
Oui, c'est vrai qu'on essaie d'enlever tous les freins. Tous les freins dans l'orientation. Je suis mal payé, je ne vais pas avoir de stage, je ne vais pas pouvoir me déplacer. Est-ce que je vais être en sécurité, etc. ? Lorsque tous ces freins se lèvent, lorsqu'il y a une entente et un dialogue, on arrive à ce résultat où on a la qualité des élèves qui s'améliore, puisque le recrutement est de qualité. Et puis on a les vannes qui sont ouvertes à fond, parce que la quantité et la qualité ça va de pair. Et nous en tant qu'entreprise, on est très pragmatique et on a besoin de jeunes. diplômés et qui évoluent dans nos figures.
- Speaker #2
Merci à vous deux beaucoup pour ce petit focus sur cette synergie. Et on continue alors notre tour d'horizon de ce lycée sur lequel il y a beaucoup à dire, avec beaucoup de dynamisme, beaucoup de projets. Et puis c'est vrai aussi qu'on est dans le contexte de la réforme du lycée professionnel en ce moment, donc ça fait bouger aussi sans doute des lignes. On va rentrer dans un temps 2, un lycée ouvert à tous les élèves. Et c'est vrai que celui-ci, en fait, il accueille des profils très variés, à la fois des Ulysses, on va dire de quoi il s'agit, des élèves enfants également, et puis aussi tout un ensemble, depuis des collégiens de troisième, qui sont intégrés dans le lycée, des lycéens, des apprentis, même des adultes aussi professionnels. Donc on commence avec vous Eric Brochand, bonjour.
- Speaker #0
Bonjour, merci de nous accueillir.
- Speaker #2
C'est un plaisir. Vous êtes un des deux coordinateurs Ulysse du lycée. Vous êtes donc un duo, mais vous êtes plus qu'un duo, vous êtes la Team Ulysse.
- Speaker #0
Voilà, donc on est la Team Ulysse avec un binôme interchangeable. Donc en fait l'Ulysse accueille, alors il y a deux dispositifs sur l'établissement, qui accueillent 30 élèves notifiés. qui sont encadrés, accompagnés par deux coordonnateurs ULIS, donc un professeur des écoles spécialisées et un professeur des lycées professionnels spécialisés. Donc moi je suis le professeur des lycées professionnels. Et pour nous aider dans nos tâches, on a six AESH, donc trois dédiés aux dispositifs et trois autres qui sont sur des accompagnements avec des élèves qui ont d'autres notifications, qui sont aussi en situation de handicap. Ce qu'on a... 30 élèves notifiés sur l'Ulysse et on a 60 élèves qui ont une notification de la MDPH et qui ont un accompagnement ou pas. Donc on accompagne quand même pas mal d'élèves de ce côté-là.
- Speaker #3
Vous nous avez dit que la Team Ulysse a tué une machine à café, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Speaker #0
Alors, en fait, quand je suis arrivé il y a 5 ans, nous avions deux salles. La collègue qui maintenant est partie a annexé une troisième salle. Et en fait, le dispositif ULIS devient le lieu ressource pour tous les collègues, alors nouveaux ou pas, qui de plus en plus ont à cœur d'accompagner les élèves à besoins particuliers, de les encadrer au mieux, d'adapter, de les repérer aussi. Et donc du coup... Comme c'est un établissement qui est gros, qui avance très vite, qui est très chargé en termes d'emploi du temps, on n'a pas de réunion formelle, mais on a tous les temps off. Donc, les récréations, les temps de midi, les pauses, les trous dans les emplois du temps des enseignants quand il y en a. Et donc, ils viennent chez nous et on les accueille avec un café, avec des gâteaux, avec plein de choses. Et c'est sur ces temps-là que se construit l'accompagnement, l'inclusion. Alors... On est au-delà de l'inclusion, c'est-à-dire qu'on est vraiment sur l'accompagnement des élèves à besoins particuliers dans l'établissement pour les emmener soit vers du CAP, soit vers du bac pro, soit dans des passerelles, soit sur des projets plus particuliers pour des élèves qui sont en grande difficulté. Mais en tout cas, on les accompagne, on les fait grandir. Et du coup, on a de plus en plus d'enseignants qui viennent nous voir.
- Speaker #2
Oui, parce que ça, c'est vraiment ce qu'on a vécu hier. On a eu un temps d'échange avec des enseignants, avec vous. Et puis, on a vu que vraiment, vous aviez un dialogue très fluide, que vous vous connaissiez très bien, que tout le monde connaissait les problématiques de chaque élève. Et que vous nous disiez, on ne parle même plus tellement d'inclusion, on parle plus de scolarisation, parce que chez nous, en fait, l'inclusion, elle est faite.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. On est vraiment sur de l'aide à la scolarisation des élèves à besoin particulier. Et moi, j'ai envie de dire... en lycée professionnel, tous les élèves sont un besoin particulier. Après, il suffit d'identifier quel besoin, et on a une super équipe, donc on a les super nanas de nos AESH, on les appelle comme ça, de la Team Unis, et on a aussi une super équipe d'enseignants. Donc, il y a même certains enseignants, on se demande s'ils ne font pas partie de l'ULIS tellement ils viennent souvent nous voir pour travailler avec nous, échanger, accompagner. Donc c'est vraiment une richesse d'avoir ce dispositif, d'avoir un toute l'attitude pour pouvoir travailler et d'avoir tous ces enseignants et l'équipe de direction. Tout le monde vient et on travaille vraiment de concert ensemble pour accompagner les jeunes.
- Speaker #3
Justement, encore une fois, Hélène l'a dit, on a vraiment ressenti ça profondément ancré chez tous les enseignants. Et on a même entendu cette phrase, Catherine Sauzé, l'Ulysse fait du bien au lycée. Oui,
- Speaker #1
tout à fait, l'Ulysse fait du bien au lycée parce que la prise en charge des élèves a besoin, en particulier parce que c'est l'affaire de tout le monde. Et puis, Éric parlait des professeurs qui venaient régulièrement dans les salles Ulysse pour boire le café. Mais il faut aussi dire qu'il y a aussi d'autres élèves qui viennent à l'Ulysse alors qu'ils n'ont pas forcément de notification. Ils viennent se poser, ils veulent être peut-être parfois dans un temps calme pour pouvoir faire leur travail. Il y a toujours une présence, quelqu'un qui est là pour les accompagner. Et du coup, les élèves qui ont une notification Ulysse... passe complètement inaperçu par rapport au reste des élèves. Ce sont des élèves lambda, c'est ce que disait Eric tout à l'heure. Et en fait, il n'y a pas de stigmatisation. Et ça, moi, c'est vraiment quelque chose que j'ai découvert en arrivant ici. Et c'est vrai qu'on a un regard des élèves sur le handicap qui est très différent de ce qu'on peut connaître dans des établissements du second degré. Et ça, c'est une vraie chance, c'est une vraie force. En effet, on a des jeunes qui parfois ont un handicap physique. ou ont des comportements qui pourraient interpeller les autres élèves. Et là, en fait, le fait qu'il y ait de la différence, le fait que des jeunes n'aient pas les mêmes compétences que les autres, ce n'est pas un problème. C'est vrai que moi, parfois, je suis surprise de voir certaines attitudes. On a un jeune, par exemple, qui est en situation de handicap et qui a tendance à courir un peu partout. Les autres élèves, c'est normal. Ils ont intégré que... qu'en fait, il y avait un problème où on accueille aussi pas mal de jeunes aussi à troubles autistiques et qui ont parfois des réactions qui pourraient interpeller, qui pourraient interroger. Et en fait, la réaction, c'est Mais madame, mais nous, on sait, ne vous inquiétez pas, on sait que tel élève, il réagit comme ça, mais ça, c'est parce qu'il est autiste, madame. Donc, ce n'est pas grave. Vous voyez, ça, c'est vraiment... Et puis... Au-delà, tu parlais tout à l'heure Eric de scolarisation, et puis on est aussi sur la sociabilisation. Et ça c'est très important.
- Speaker #0
On a effectivement certains élèves pour qui l'objectif examen est très éloigné de la réalité, du trouble. En fait, ce que j'aime bien dire c'est que tous nos élèves ont les fait grandir. Certains sont diplômés, d'autres non, mais en tous les cas ils ont tous un passage par le lycée. accompagnés par l'ULIS, donc j'insiste, ils passent par le lycée et ils sont accompagnés par l'ULIS, qui est un dispositif, et tous les élèves grandissent.
- Speaker #2
Parce qu'hier, on a parlé, déjà tout à l'heure, vous parliez de la réussite de tous les élèves, il y a plein de manières de réussir. On entend la sonnerie, ça vous prouve qu'on est vraiment dans l'établissement.
- Speaker #0
Moi, ce que je dis, la première chose que je dis aux parents, alors ça déroute, surtout que, quand un enseignant vous dit ça, parce que je suis avant tout... professeur de lettres anglais, c'est qu'il n'y a pas que l'école dans la vie, et que tout jeune va trouver, il y a une place pour tout le monde, et à un moment donné, l'idée c'est de donner, trouver la voie, ou en tout cas mettre les élèves sur une voie. Moi j'appelle ça une espèce de rampe de lancement. Et donc, effectivement, le jeune dont Madame Sauzet parlait, c'est un jeune qui n'ira pas à l'examen. mais qui va être orienté sur du milieu adapté, qui a une solution. Et nous, notre impératif, ce qu'on se fixe au niveau du lycée, et en particulier au niveau de l'Ulysse, C'est aucun jeune sans solution. La solution, ça ne passe pas forcément par l'examen, mais voilà, c'est qu'est-ce qu'on lui propose après ? En tout cas, on les met sur des pistes, sur des rampes de lancement.
- Speaker #1
Des rampes de lancement et la confiance en soi, l'estime de soi.
- Speaker #0
L'estime de soi.
- Speaker #1
Redorer l'estime de soi. C'est souvent ça la problématique de nos jeunes.
- Speaker #0
Alors, moi je voulais revenir juste pour revenir sur l'Ulysse. La petite anecdote que j'aime bien, c'est qu'on essaye de faire une fois ou deux dans l'année le goûter de l'Ulysse. Donc comme je disais, on a 30 jeunes notifiés, mais quand on fait le goûter, on en a 60-70 qui viennent. C'est-à-dire qu'ils viennent avec leurs copains et voilà, donc on pousse les murs. Mais quand on a ce regroupement-là, alors c'est pour ça qu'il n'y a pas d'élèves Ulysse, ça n'existe pas. Il n'y a pas d'élèves d'Ulysse, ça n'existe pas. Il y a des élèves à besoins particuliers accompagnés par un dispositif.
- Speaker #3
Alors on comprend qu'il y a une belle articulation entre des professionnels aguerris, Quelque chose, historiquement, que vous avez réussi à ancrer dans cette inclusion et bien plus que ça, qui a beaucoup de marge de liberté du côté de la direction, qui laisse des essais, des erreurs. Est-ce qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas dans certaines choses que vous auriez pu essayer ?
- Speaker #1
Oui, on n'a pas la prétention de tout réussir. C'est vrai. Alors, certes, il y a la problématique des jeunes en situation de handicap. On a aussi la problématique des jeunes allophones. qui sont de plus en plus nombreux dans notre établissement scolaire, où on fait tout ce qu'on peut en termes d'inclusion, mais c'est vrai qu'on a aussi des limites. Les limites, c'est accueillir des jeunes en surnombre sur des plateaux techniques avec des machines dangereuses, où là pour nous c'est compliqué. Donc on a essayé l'an dernier de mettre en place un sas apprentissage pour permettre à une partie des élèves allophones de travailler la recherche d'un apprentissage. Et ce qui a réussi... puisque sur les neuf jeunes qui avaient été pris en charge, nous avons huit qui ont signé un contrat d'apprentissage à l'issue de la prise en charge par le biais de ce dispositif. Et là, cette année, en fait, avec les collègues de français et langue étrangère, on travaille en étroite collaboration avec les enseignants d'autres filières et on monte des projets communs afin que les élèves soient le plus inclus possible au sein de l'établissement. Et l'autre souci que l'on a aussi, c'est le nombre d'heures de prise en charge. Et on essaye, avec les moyens qui nous sont attribués, de proposer des emplois du temps dignes de ce nom pour que les jeunes allophones puissent avoir non seulement des cours de français, mais des cours de maths, des cours d'anglais, des cours de PS, pour qu'ils aient une scolarité la plus normale possible. Chaque semaine, on se réunit aussi en groupe de prévention de décrochage scolaire. Au départ, c'est vrai qu'il était bimensuel, cette réunion était bimensuelle. On a des besoins qui sont importants, donc on préfère se réunir de façon hebdomadaire pendant deux heures. On a une équipe qui se réunit avec PsyEN, assistantes sociales, infirmières, enseignants, c'est très important aussi qu'il y ait des enseignants. Les CPE qui jouent aussi un rôle phare là-dedans en termes de détection. Et on essaye un petit peu de voir quels sont les problèmes. Quand on a des jeunes qui ne sont pas bien dans leur filière, c'est très compliqué.
- Speaker #2
Parce qu'il y a des passerelles par exemple qui ne fonctionnent pas, des élèves qui ne vont pas bien dans l'unité.
- Speaker #1
Exactement, exactement. Alors on essaye, nous dans la mesure du possible, on essaye surtout de travailler sur la persévérance.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, il n'y a pas de place libre, très peu. Et on essaye de raccrocher les jeunes en essayant de montrer l'intérêt qu'ils peuvent développer pour les formations. Ça peut aussi être passé par des choses un peu simples. Ça peut être aussi aller en stage, en lien avec la formation, pour voir si on est vraiment fait pour telle ou telle formation. Et le changement de filière, il intervient vraiment, mais à la marge.
- Speaker #1
Sur les échecs ou des choses qu'on aurait pu faire ou des choses qui ne fonctionnent pas, moi je suis avant tout prof de lycée professionnel, je suis un pur produit du lycée pro, je n'ai jamais travaillé ailleurs que dans un lycée pro ou dans des EREA mais sur du lycée pro. Et quand un jeune s'inscrit en CAP ou en bac pro sur un premier vœu, l'objectif, et souvent l'objectif des parents, c'est qu'il y ait un diplôme derrière. Et quand on a des jeunes qui sont très, très éloignés des compétences scolaires parce que leur trouble est très envahissant, le simple fait d'accueillir ce jeune et de ne pas pouvoir lui proposer d'autres solutions que de lui faire subir les cours pendant deux ans et puis de trouver des solutions annexes, mais effectivement, on en trouve, mais après, moi, je trouve que c'est violent. Et notre cheval de bataille, c'est d'éviter au maximum la violence scolaire. Il n'y a pas de violence physique, on est bien d'accord, mais quand un jeune arrive, qu'il a subi sa scolarité, qu'il ne sait pas où il est, et qu'il vit de très loin son environnement pendant deux ans, tout simplement parce qu'il n'avait pas de place en institut médico-éducatif, et que l'affectation en Ulysse, c'est une deuxième affectation, c'est compliqué. Donc... On y arrive effectivement, mais ce n'est pas satisfaisant dans la mesure où on leur trouve une place, mais ce n'est pas leur place.
- Speaker #0
C'est une place.
- Speaker #1
Et c'est la limite de l'inclusion pour le coup. On est vraiment sur les limites de l'inclusion.
- Speaker #0
Et cette problématique, elle se retrouve également sur les jeunes qui arrivent parce qu'en fait, ils arrivent sur le troisième tour, quatrième tour d'affectation. Et on est sur, alors ce n'est pas la situation de handicap, mais c'est un problème de motivation pour la filière. Alors la chance qu'on a, nous, c'est qu'on a quand même 10 bacs pro et 5 CAP. Donc, à la marge, on peut faire des immersions par le biais de Pafi, par le biais de tout un système qu'on utilise.
- Speaker #1
Il y a plein d'outils et puis il y a, encore une fois, c'est ce que je vous disais hier en préparation, il y a une grosse coopération, beaucoup de discussions, beaucoup de fluidité, donc on fait beaucoup d'essais. Il y en a qui fonctionnent, d'autres qui ne fonctionnent pas, mais n'empêche que ça ne perd pas d'essayer.
- Speaker #2
Voilà, on sent que vous déployez toute votre énergie et vraiment... On l'a senti hier vraiment sincèrement de la part de tous les enseignants pour, on va dire, ces fameuses rampes de lancement, un jeune, une solution. Merci à tous les deux. Merci à vous.
- Speaker #1
Merci à vous. Merci.
- Speaker #2
Ce qui nous amène vers la troisième partie de cette émission, un lycée qui crée l'ouverture culturelle. On va voir que dans ce lycée, il y a une grande importance qui est accordée à l'ouverture culturelle. Encore une fois, pour tous les élèves, avec deux nouvelles voix autour du micro, Isabelle Rava, bonjour.
- Speaker #3
Bonjour.
- Speaker #2
Alors, vous êtes professeure de lettres-histoire et référente culturelle.
- Speaker #3
Oui.
- Speaker #4
Et Fabienne Leboucq, bonjour.
- Speaker #5
Bonjour.
- Speaker #4
Vous êtes professeure d'économie-gestion en filière commerce, est-ce que je me trompe si je dis ça ?
- Speaker #5
Tout à fait, non, non, en filière commerce.
- Speaker #2
Alors Isabelle Rava, référente culturelle, si on devait vous poser une question pour commencer, c'est quoi le défi culturel dans cet établissement ?
- Speaker #3
Alors dans cet établissement, le défi culturel, c'est... Notre établissement est isolé du monde culturel, nos élèves vivent dans une région... où l'offre culturelle est assez limitée. Donc nous, on s'engage à proposer aux élèves une offre plus large et diversifiée.
- Speaker #4
Et les faire sortir peut-être de leur bulle parfois ? Ici comme partout, j'imagine ? Oui,
- Speaker #3
oui. D'où la variété de l'offre, effectivement. Et de proposer à tous les élèves de CAP, Bac Pro et BTS. On essaye de prendre en compte tous les profils d'élèves et de démultiplier des offres de qualité.
- Speaker #2
Alors vous dites démultiplier, on en a entendu plein, hier notamment des offres. Peut-être vous amener sur une, de façon qui a l'air anecdotique mais qui ne l'est pas du tout, un projet autour d'une roulotte en bois ?
- Speaker #3
Oui, on a un collègue qui est très impliqué dans ce projet avec les classes de charpente. L'idée c'est autour de cette roulotte de créer une collectivité et une réflexion sur le don d'organes. C'est un projet qui fait d'air et qui ensuite va rayonner autour du Printemps de Pérouge et il va permettre une plus grande visibilité du travail fait par les élèves dans cette section.
- Speaker #4
Le Printemps de Pérouge, c'est un festival, c'est ça ?
- Speaker #3
C'est un festival de musique moderne, contemporaine, qui a lieu chaque année et qui va permettre une grande visibilité à ce projet.
- Speaker #4
Et l'établissement d'ailleurs fait... impliqués pour fabriquer aussi ?
- Speaker #3
Exactement, on est un partenaire, c'est développé un partenariat particulier qui va mettre à l'honneur toutes les réalisations de nos élèves, donc autour de la culture et bien sûr de la charpente.
- Speaker #4
Ça fait rayonner aussi l'établissement ?
- Speaker #3
Exactement, et puis surtout, ça met en avant le travail de nos élèves. C'est une première dans l'établissement et c'est une grande joie. Pour eux, comme pour nous.
- Speaker #2
Fabienne Le Boum, professeure d'économie de gestion en filière commerce.
- Speaker #5
Oui.
- Speaker #2
Et vous, vous êtes lancée sur un projet autour de l'art oratoire, c'est ça ?
- Speaker #5
Tout à fait, l'art oratoire. Et puis, l'idée de départ, c'était de les inscrire au concours de la grande librairie d'abord. Et puis, de fil en aiguille, on s'est raccroché aussi à un autre projet au niveau académique, qui est de la lecture à voix haute. Donc, l'idée, c'est de lire et faire lire. Et puis, de faire des transversalités avec le français, l'histoire géo. pour donner envie aux élèves déjà de s'ouvrir sur le monde extérieur et de se cultiver et de donner du plaisir surtout. De ne pas leur donner de contraintes et d'être assez ouvert pour leur montrer que l'accès à la culture, finalement, c'est par l'émotion et le plaisir qu'on en apprend le plus.
- Speaker #4
Et ils vous surprennent parfois. Vous nous avez dit, finalement, ce ne sont pas forcément les meilleurs élèves, ceux qui sont peut-être les plus à l'aise à l'écrit, qui dans cet exercice-là sont les plus impliqués.
- Speaker #5
Tout à fait. C'est vrai que l'idée de départ, c'était... pas leur imposer, parce que c'est vrai que l'ambition de les faire lire, surtout, on n'échappe pas aux stéréotypes, en lycée professionnel, on nous dit la grande librairie, ça paraît incompatible avec le public que l'on a. Or, il s'avère qu'au contraire, dès qu'on les intéresse, ils adhèrent aussi. Et finalement, on a commencé avec le thème qui était imposé, qui était résistance. Et c'est vrai que résistance, on leur a demandé ce que c'était pour eux, ce que ça signifiait. Et comme on travaille aussi en lien avec le programme d'Histoire Géo, le contexte géopolitique actuel en économie-gestion, donc ça fait plein de passerelles. Et du coup, résister aujourd'hui, c'est quoi ? Ce n'est pas que la résistance de la Seconde Guerre mondiale. Et de fil en aiguille, ils ont travaillé là-dessus. Et c'est vrai que les élèves, finalement, qui sont les moins scolaires, c'est ceux qui sont partis tête baissée le plus dans ce projet au départ. Après, on a la chance d'avoir une classe qui est quand même... On l'a vu l'année dernière, ils sont en première, donc on les a eu en seconde, qui sont réceptifs d'une manière générale à plein de choses, ce qui n'est pas forcément non plus le cas peut-être tout le temps de tous les élèves. Mais là, on a la chance d'avoir quand même une classe, pourtant qu'ils sont 29, donc c'est quand même lourd pour un lycée pro. On a souvent des effectifs, on va dire, maximum à 28, là ils sont exceptionnellement 29. Mais du coup, c'est vrai que ça les ouvre, ils sont partie prenante. Et ça, c'est vraiment bien. En tant qu'enseignant, c'est génial.
- Speaker #2
Et au-delà de ces apports culturels et de toute cette importance, on sent bien aussi qu'il y a ces compétences oratoires, ces compétences langagières qui leur servent pour chercher un stage, pour avoir une relation client améliorée quelque part.
- Speaker #5
L'idée aussi, évidemment, c'est de se cultiver et de se donner des moyens pour argumenter. Donc ça fait des liens et des transversalités directes avec notre matière. C'est vrai que dans la vente on est tout de suite confronté aux face-à-face clients. Donc dans la manière aussi d'appréhender leur stage, le monde professionnel, malheureusement aujourd'hui tout passe beaucoup par l'oralité, par le vocabulaire. Donc comment acquérir le vocabulaire sinon en passant par la lecture ? Et la lecture telle qu'ils l'ont en tête, c'est pas ludique pour eux, c'est pas rigolo. Donc l'idée c'est vraiment de les amener à lire et de leur prouver, mais ils le voient assez vite en fait. On a une intervenante aussi de la compagnie Ausha, je tiens à la citer parce que c'est vraiment quelqu'un. qui est d'une grande qualité, qui a l'habitude aussi des publics adolescents, mais qui intervenait pour la première fois aussi en lycée pro, qui a d'habitude va dans le lycée général et en collège. Tout ça pour vous dire que c'est vrai que la lecture leur permet de s'ouvrir, mais aussi d'acquérir des compétences transversales qui sont indispensables dans le métier dans lequel ils vont exercer plus tard. Donc c'est vraiment aussi l'objectif premier de ce projet aussi.
- Speaker #4
Et Isabelle Rava, vous nous avez parlé aussi du fait que, par exemple, les CAP n'étaient pas toujours les premiers destinataires des projets, etc. Et qu'il y a eu une initiative à destination de ces élèves de CAP, en lien avec le SNU, c'est ça, sur le thème de l'eau ?
- Speaker #3
Oui, cette année, on se mobilise pour nos élèves de CAP, ces élèves qui arrivent en première et pour lesquels s'engager dans un projet nous semblait important et une évidence. Alors cette année le SNU, donc nous l'avons expérimenté l'année dernière autour d'une classe et on s'est dit cette année pourquoi pas proposer à toutes les classes de première. Et nous avons utilisé deux ambassadeurs, deux élèves qui ont participé au projet l'année dernière, qui ont été un petit peu notre porte-voix cette année. Et leur voix a été entendue puisqu'une trentaine d'élèves se sont inscrits à ce SNU. Et puis on a donné une petite coloration. particulière, celle autour de l'eau. Il faut savoir aussi que c'est un sujet qui est important dans l'établissement puisqu'il y a un autre projet qui s'appelle Faire couler l'eau au Maroc Donc on a essayé de faire des passerelles entre ce qui se faisait déjà dans l'établissement et puis l'engagement auprès de nos classes de CAP. Donc ça pour nous c'était important. Donc autour de ce projet, plein d'actions, du court-métrage. du théâtre et puis aussi des actions de sensibilisation autour de différentes balades dans le budget.
- Speaker #4
Et ça, je l'annonce un petit peu en avance, mais on a rencontré tellement de gens passionnants et de projets super qu'il y aura des épisodes d'énergie scolaire qui vont suivre cet épisode et qui, cette année, donneront aussi un aperçu de ces différents projets. porté par les enseignants qui s'en occupent. Écoutez, merci beaucoup à toutes les deux. Vraiment, ça a été un vrai plaisir, ces deux jours dans votre lycée. On vous remercie vraiment pour la disponibilité. Ce qu'on a envie de retenir, nous, c'est que c'est un lycée avec des portes grandes ouvertes, grandes ouvertes sur l'extérieur, sur les élèves. Pas de frein. pas de porte fermée, ça on l'a bien entendu aussi, et puis l'intérêt supérieur de l'enfant au-delà même de l'élève, on l'a entendu et c'est pas juste des mots ici, on sent que c'est vraiment quelque chose qui vous tient à cœur et j'espère qu'on aura contribué à changer le regard sur le lycée professionnel montrer qu'on peut avoir de l'ambition pour ces élèves un très grand merci Merci à vous deux,
- Speaker #2
et à tous les autres
- Speaker #4
C'était Voyage au cœur du lycée professionnel, préparé et animé par Régis Forgionne et Hélène Audard. Réalisation, montage et mixage,
- Speaker #2
Simon Gattegno et Hervé Turri.
- Speaker #4
Coordination de production,
- Speaker #2
Luc Taramini, Hervé Turri et Magali Devance.
- Speaker #4
Directrice de publication,
- Speaker #2
Marie-Caroline Missir.
- Speaker #4
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- Speaker #2
Une production Réseau Canopée 2024.
- Speaker #4
Fait chaud !
- Speaker #2
Cet épisode est sponsorisé par la réforme du lycée professionnel. C'est dans la boîte !