Florian SummaMa place d'enseignant en classe commence avant l'entrée en classe des élèves. Au moment où ils arrivent, je vais toujours les accueillir dans le couloir et je vais toujours donner les premières consignes dès le couloir. Je reste quelques minutes avec eux dans le couloir, ils sont obligés de m'écouter, ils n'ont pas accès à la salle et je vais donner les premières consignes de placement. Alors ça peut se présenter sous forme d'un plan de classe projeté, ils rentrent, ils regardent où ils doivent se situer et ils vont se placer dans la classe. Ça peut se faire sous forme de jeu aussi, j'aime bien leur dire alors là vous allez rentrer dans la salle et il y a des choses cachées, à vous de trouver. Et quand vous aurez trouvé un objet caché, vous saurez où vous devrez vous placer. Comme ça, au moins, ils ont directement la première consigne. Ils rentrent dans la salle de classe avec quelque chose à faire. En plus de ça, généralement, il y a une personne qui est désignée à l'entrée de la salle de classe pour distribuer des fiches plickers. Pour ceux qui ne connaissent pas, un QR code. Pendant qu'ils s'installent, pendant qu'ils sortent leurs affaires et qu'il y a la distribution des fiches, on a à peu près le calme à ce moment-là. Et moi, ça me permet de régler toutes les choses administratives. Donc je suis à mon bureau à ce moment-là. Je fais l'appel et eux ne voient pas du tout que je suis en train de le faire, ils sont occupés à autre chose. Et après, un cours standard... cette année j'expérimente ce qu'on appelle la classe autonome. Et du coup ça me fait prendre plusieurs places à différents moments dans la séance. La première justement, c'est cette évaluation finalement que je vais faire grâce au QR code. Et donc là je vais me retrouver forcément à l'avant, je vais projeter des questions. Et je reste entre les élèves et le tableau pour pouvoir scanner les réponses des élèves, faire la correction. Des fois, j'envoie quelqu'un au tableau pour démontrer, pour répondre à une question. Si jamais quelqu'un veut corriger à ma place, ça peut arriver, mais je suis généralement devant à ce moment-là. Ensuite, après la classe autonome, je fais toujours un cours assez descendant. Dans ce cas-là, ma place est très classique. Je vais rester au tableau, dire en 10-15 minutes, transmettre ce que j'ai à transmettre, le plus synthétiquement possible puisque j'ai pas beaucoup de temps. Et ensuite, je vais placer tous les élèves en atelier. Et je vais commencer à ne plus être devant. Finalement, les élèves vont s'approprier toute la salle, y compris mon bureau, y compris mon tableau. Donc à un moment là, je ne suis qu'un être vivant supplémentaire dans la salle de classe ou au milieu des élèves. Et je vais passer d'un groupe à un autre pour voir s'il a des soucis, m'installer avec un groupe, écouter la correction d'un autre. J'ai même déjà expérimenté une activité à communication réduite, c'est-à-dire que je suis fixe à un endroit, et dans chaque groupe, il y a un élève seulement qui a le droit de venir me parler. Donc là, à ce moment-là, c'est fixe, pour qu'ils arrêtent de m'appeler tout le temps. Des fois même, je tourne le dos aux élèves, et il y a un élève par groupe qui vient, qui sera obligé de transmettre sa réponse aux autres. Finalement, je pense qu'on ne peut pas parler de la place de l'enseignant en classe, mais plutôt des places qu'il peut prendre au sein d'une salle de classe puisqu'il y en a énormément et il ne tient qu'à chaque enseignant de choisir celle qui lui plaira en fonction de ce qu'il a envie de faire avec ses élèves.