- Extra classe
Bienvenue dans les énergies scolaires, épisode 174.
- Frédéric Martin
Frédéric Martin, professeur agrégé de physique-chimie. J'enseigne au lycée Jean-Jacques Henner d'Altkirch depuis 2002.
- Extra classe
L'école, on en parle beaucoup, mais est-ce qu'on l'écoute vraiment ? Les énergies scolaires.
- Frédéric Martin
ISAS, Initiation, Sciences, Aéronautique et Spatiale. Les premières idées de créer l'option ISAS datent d'il y a 4 ans. Là, l'idée c'était de proposer à des élèves de 3e, qui arrivent en 2de, de colorer une classe autour de l'aéronautique, de l'espace. Les activités proposées dans l'option ISAS s'appuient sur la météorologie, l'aérologie, l'aérodynamique. l'aérostatique et les principes du vol, l'étude des aéronefs, des engins spatiaux, l'histoire et la culture de l'aéronautique et du spatial, et également l'anglais aéronautique international. On s'engage pour l'égalité hommes-femmes en sciences. On propose aux élèves, à partir de la première, de réaliser des projets scientifiques en équipe, un peu ce qui se fait dans les écoles d'ingénieurs. Et surtout, avant tout, pour les élèves en fin de seconde, de les aider à construire leurs projets d'orientation, voire professionnels, de découvrir les métiers de l'aéronautique et du spatial.
- Extrait du cours
[Extrait en anglais] Voilà, donc les spationautes font 2h à 2h30 de sport tous les jours. Ils sont obligés de bouger, sinon il y a une perte musculaire très importante. Il y a une chose qu'il faut mesurer régulièrement chez un spationaute, c'est sa masse. Or, le spationaute flotte dans l'ISS. Comment déterminer la masse d'un spationaute alors qu'il flotte dans la Station Spatiale Internationale ?
- Frédéric Martin
Je me suis rendu compte que depuis trois ans, il y a une forte progression des élèves moyens ou plutôt en difficulté, car il existe une certaine émulation très intéressante dans ces classes à profil. Je prends l'exemple d'un élève qui est actuellement en première, qui, fin de troisième, n'avait pas des résultats très très bons. Et il avait un projet très intéressant, sa lettre de motivation nous a fait croire, vraiment comprendre qu'il voulait absolument aller en seconde ISAS. Sa maman nous a d'ailleurs dit que c'était la seconde ISAS ou alors il arrêtait l'école. Bien sûr, c'est risqué, des élèves qui sont tangents, de les faire intégrer à une classe de seconde, et d'autant plus une seconde où on rajoute des heures. Mais cet élève est maintenant, pour moi, un modèle, car il avait peut-être 11. 10, 11, 12, un grand maximum dans certaines matières en troisième. Fin de seconde, il a fini à 16 de moyenne générale. Les résultats, j'en suis certain, ils sont liés à ce qu'on lui a proposé.
- Extrait du cours
Regardez ce que vous avez à disposition sur la paillasse. Un ressort. Au ressort, on a accroché une masse. Nous avons une série de masses dont on connaît précisément la valeur. Est-ce que vous avez une balance de précision sur la table ? Non. Par contre, vous avez un chronomètre. Je vous présente... C'est lui. Je vous présente Thomas, il a passé 6 mois dans l'espace, dans l'ISS. Et votre mission c'est de déterminer sa masse à l'aide d'un chronomètre.
- Frédéric Martin
Pourquoi ces domaines de l'aéronautique et de l'espace ? En fait, ça remonte à, pour ma part, à peu près 30 ans. J'ai commencé mes études en sciences et j'ai eu une révélation lors d'une conférence d'un astrophysicien qui parlait simplement de phénomènes extrêmement complexes. Cet astrophysicien s'appelait Hubert Reeves et il faisait de la vulgarisation comme personne d'autre. L'astrophysique m'intéressait beaucoup et je me suis dit, Quel autre métier que l'enseignement pourrait me permettre de transmettre ? Pour moi, l'enseignement, c'est le métier qui m'a permis de m'épanouir. Il y a 4-5 ans, avec M. Huitvillers, on a fait un des plus beaux projets que j'ai jamais fait dans ma carrière. Avec 10 élèves, nous avons été sélectionnés par la société Novespace, qui fait des vols paraboliques. C'est-à-dire, nous sommes dans un avion, un A310. Ça s'appelle la 310-0G et pendant des phases de vol parabolique, nous flottons dans l'avion et cela simule la sensation que les spationautes ont dans la Station Spatiale Internationale. Donc deux de nos élèves ont pu voler pendant deux heures et demie, faire des expériences en vol et ça a été une année et demie, deux années vraiment exceptionnelles. Depuis l'année dernière, le rectorat nous a offert un simulateur de vol professionnel, qui coûte très cher, qui permet également aux élèves du lycée de se former au pilotage gratuitement, alors que dans la vie courante, ces heures de simulateur coûtent plus de 100 euros de l'heure.
- Extrait du cours
Alternateur on, avionique on, navigation on. J'allume le carburant, j'allume les magnétos, je démarre. Fox Alpha Sierra alignée piste 20R, on décolle.
- Frédéric Martin
Concernant la préparation du BIA, brevet d'initiation aéronautique, qui est encadré par M. Pinta, collègue de français, qui est vice-président d'Aviatic. En fin d'année, M. Pinta propose ces vols d'initiation aux élèves volontaires. Les élèves de seconde ont aussi la possibilité, certains samedis après-midi, de faire des cours autour des avions à l'aéroclub d'Abseim.
- Extrait du cours
Alors aujourd'hui on va préparer la navigation que vous allez faire vous en avion en juin. Donc en juin on fera le vol découverte et vous jouerez le rôle de navigateur. C'est-à-dire qu'on n'aura pas de GPS et il y aura simplement vous, la carte, et c'est vous qui me donnerez les caps à suivre et la route à suivre finalement pour ne pas se perdre. Le ciel ce n'est pas le Far West, c'est-à-dire que je prends l'avion, je décolle comme je veux, je vais où je veux, etc. C'est beaucoup plus complexe que ça, il y a des espaces aériens, des endroits où on peut aller, d'autres qui sont très restreints, d'autres où on ne peut pas aller du tout. Exemple ici, vous ne pouvez pas survoler Fessenheim, la centrale nucléaire, sinon c'est un Rafale qui vient vous chercher. Bâle, ici on est sur du service d'information de vol. C'est-à-dire qu'on ne va pas dans l'espace aérien contrôlé, on est sur un espace aérien non contrôlé, néanmoins on passe avec Bâle, pourquoi ? Il nous donne le QNH, il a un œil sur nous, et si jamais on a des trajectoires conflictuelles avec d'autres avions, il va nous dire « Fox Uniform Zulu, vous avez un appareil sur vos deux heures, même altitude convergent. Et là, on va regarder parce que les règles de l'air, c'est voir et éviter. Le contrôleur, lui, il ne va jamais nous dire monter, descendez pour éviter. Il va continuer à dire, Fox Uniforme Zulu, toujours convergent vers l'aéronef, qui se situe à la même altitude que vous. Et c'est à moi et à l'autre aéronef de faire quelque chose pour s'éviter. Oui ?
Et si les deux, ils descendent et montent, en fait ?
Le contrôleur va nous dire de faire quelque chose, mais lui ne prendra pas la responsabilité.
- Frédéric Martin
Nous avons également accueilli un élève en situation de handicap, qui est la journée dans son fauteuil. Cet élève peut, par exemple, être pilote. Nous avons eu un contact avec Dorine Bourneton. Et Dorine Bourneton est la première femme française à être acceptée au Salon international de l'aéronautique. Lors du show aérien, elle a fait son show de voltige aérienne en situation de handicap. Donc, là encore, les personnes différentes, ça revient à nouveau à l'égalité. homme-femme, l'égalité valide / moins valide, il faut qu'on se batte pour qu'il y ait de l'espoir dans les yeux des jeunes. La devise d'ailleurs de l'option ISAS, c'est une phrase qui a été reprise d'Antoine de Saint-Exupéry « Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité » .
- Extra classe
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