Julien RichardQuand vous êtes en début d'année scolaire ou en début de carrière, une des premières questions que vous vous posez, c'est : combien de temps ça va prendre ? Et souvent la réponse est : je ne sais pas trop. Alors je ne sais pas trop, parfois on y répond en disant parce que les élèves ne sont pas tous les mêmes ou ils ne vont pas tous au même rythme. Donc une des premières choses à faire, c'est d'essayer de repérer la durée globale. Ça vous la retrouverez dans vos guides enseignants, les guides enseignants qui accompagnent les manuels ou les fichiers. Et si dans une ressource en ligne, vous ne retrouvez pas cette durée globale, déjà vous allez perdre du temps. Mais après on peut ne pas s'arrêter tout à fait là et se dire je vais donner une tâche à mes élèves, autant que je la vive moi-même. Alors ça ne durera pas autant de temps qu'eux, en fonction de leur âge, mais ça me donnera un petit point de vue et puis ça aura le double avantage de me donner une correction. Ce que je peux aussi faire c'est quand je fais mes préparations, je vais essayer de me garder un cadre qui lui ne changera pas. Un cadre introductif et un cadre conclusif où je prends 10% du temps général, donc de 2 à 6 minutes on va dire. Et dans ce temps-là, je vais introduire ma séance en demandant aux élèves « Rappelez-vous ce qu'on a appris la dernière fois ? » ou bien « Quand je vous dis ceci, est-ce que ça vous évoque quelques idées ? ». On peut faire en gros une prise en charge, ou essayer d'activer des connaissances. Et en fin de séance, à l'oral et à l'écrit, on peut essayer de demander aux élèves de formuler ce qu'ils ont appris. Ce cadre-là, si on le préserve, ça sécurise à la fois les élèves et puis nous en nous disant : « J'ai pas eu tout à fait le temps, mais je sais qu'ils ont appris des trucs. » Donc je veux leur faire formuler et puis s'ils n'arrivent pas à le formuler, moi je suis un peu explicite et je reviendrai dessus à la prochaine séance. Ce que je peux essayer de faire en gardant ces 10% c'est me réserver sur tout ce qui concerne les transitions. La distribution des feuilles, le soulignage de tel ou tel truc, en me disant qu'il vaut mieux surestimer en début d'année toutes ces phases de transition plutôt que les sous-estimer. Si je les surestime et que je me donne beaucoup de temps, je peux donner du rythme. Alors que si je les sous-estime, ça va être plus délicat de récupérer ce temps-là. Tout en gardant en tête, j'ai mon objectif en tête et puis je peux ajuster. Au début de l'année, les élèves sont en pleine question en termes de méthodologie. Alors, soit on prend du temps concernant uniquement ça, parce que c'est important pour nous, parce que ça permet d'avoir un cadre qui est sécurisant à la fois pour les élèves et dans notre pratique. Ou bien on peut prendre en charge ceci en le rédigeant nous-mêmes sur le cahier des élèves. C'est ce qu'on fait souvent avec des élèves de CP ou de CE1. En tout cas, ce qu'il faut, c'est essayer de, je pense, outiller les élèves au niveau méthodologique pour que petit à petit dans l'année, ce temps qu'on a pris en compte dans nos préparations, en se disant il va y avoir besoin de temps pour ça, c'est pas grave, mais petit à petit ça se réduise. Plutôt que le contraire et se retrouver pressé, voire à presser les élèves parce que c'était pas anticipé.