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Comment constituer les groupes d'élèves ? - Entre profs #18

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03min |05/11/2025
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Description

Homogènes ou hétérogènes, par affinités ou selon les besoins : comment constituer les groupes d’élèves ? Laurent Péguy, professeur des écoles, confie à Entre profs que le hasard fait parfois bien les choses…

Vous aussi, vous avez des questions ? Envoyez-les-nous !

Retrouvez toutes les questions dans la playlist Entre profs.

Extra classe à écouter et à partager sur toutes vos plateformes d'écoute :
https://smartlink.ausha.co/extra-classe

Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé.
Équipe de réalisation : Simon Gattegno et Myriam Jacquet
Directrice de publication : Alexandra Wisniewski
Coordination et production : Hélène Audard et Magali Devance
Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr
© Réseau Canopé, 2025


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Entre profs

    Entre profs, l'émission qui répond à toutes vos questions en moins de 3 minutes. Homogènes ou hétérogènes, par affinités ou selon les besoins, comment constituer les groupes d'élèves ? Laurent Péguy, professeur des écoles, confie à Entre profs que le hasard fait parfois bien les choses...

  • Laurent Péguy

    Pour constituer des groupes d'élèves en classe, je me suis longtemps pris la tête. Je faisais même des tableaux à double entrée. En colonne, j'avais des chiffres pour des groupes hétérogènes. En ligne, j'avais des couleurs pour les groupes homogènes. Jusqu'au jour où j'ai assisté à une animation pédagogique menée par Sylvain Connac, qui est un chercheur en sciences de l'éducation, qui nous a dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à travailler en groupe homogène ou hétérogène et que lui, il laissait faire le hasard en distribuant des cartes à jouer et qu'il constituait les groupes comme ça. Et du coup, j'ai fait ça dans ma classe depuis et je trouve que ça marche beaucoup mieux. C'est-à-dire que je distribue des cartes et puis si je veux faire deux groupes, je vais appeler les rouges et puis je vais appeler les noirs. Si je veux faire plus de groupes, je vais appeler les cœurs, les trèfles, les piques. Donc je fais autant de groupes que je veux avec cette méthode-là. Et c'est très bénéfique parce qu'il n'y a plus de question de « je veux être avec mon copain » , c'est le hasard qui fait. J'utilise cette méthode sur les moments de découverte d'une notion, puisque c'est sur ce moment-là, je ne veux pas que l'élève apprenne quelque chose, il va l'apprendre quand on reviendra au moment du grand groupe, c'est juste pour s'emparer de la problématique et échanger un petit peu avec les copains pour que l'élève sache s'il a une idée et bien parfois il n'ose pas la dire parce qu'il va se dire "mon idée elle est nulle ou les autres vont rigoler de moi", et en fait s'il a échangé un petit peu avant avec les copains en petit groupe il va prendre confiance parce qu'il va se rendre compte que les copains ils n'ont pas forcément plus d'idées ou qu'ils ont des idées qui sont peut-être moins bonnes que la sienne, ce qui va autoriser l'élève, quand on reviendra en grand groupe, à dire son idée et à construire en groupe classe la compétence. Je constitue des groupes de niveau pour la lecture fluence. Donc là, je me base sur leurs évaluations en fluence. Et là, ils vont tous lire le même texte en fonction de leur niveau. Ils auront des textes différents, mais je ne peux pas créer des groupes hétérogènes parce que je veux qu'ils aient le même texte pour suivre la lecture des autres. Et il y a un autre moment où il y a des groupes qui se constituent aussi. Là, c'est en fonction des besoins des élèves. Quand on est sur des exercices d'application : on a fait la recherche, toute la phase de découverte. On a fait des exemples ensemble. On fait des exercices d'entraînement ensemble. Ensuite, je vais leur demander de passer et faire tout seul sur le cahier. Et là, je propose aux enfants qui ne se sentent pas, qui n'ont pas complètement compris. Je leur dis : "vous venez à la table d'aide." Donc là, c'est en fonction du besoin de l'enfant. Je peux en inviter certains à venir à la table d'aide si j'ai senti qu'ils n'ont pas bien compris. Donc là, ça constitue un groupe de besoins, mais complètement aléatoire puisque ça dépend de l'enfant et certains jours il viendra, d'autres jours il ne viendra pas. Ça dépend des notions qu'on a travaillées, s'il avait besoin ou pas. Et certains enfants, quand ils sont à la table d'aide, je peux aussi les inviter à retourner à leur place. Des fois, je suis surpris de voir qu'il y a un enfant qui n'est pas venu et qui a réussi son exercice tout seul. Je suis surpris de voir un enfant qui vient alors que je me disais « Non, mais je pense que lui, il avait compris. » Alors que je me rends compte qu'il y a quelque chose qu'il n'avait pas compris. Donc, c'est des avantages.

  • Entre profs

    Entre profs, c'est déjà fini. On espère que ça vous a plu. Vous avez envie que ça continue ? Vous aussi, vous voulez nous soumettre une question ? Contactez-nous grâce au lien qui se trouve dans le descriptif de l'épisode. Et retrouvez tous les épisodes Extra Classe sur vos plateformes de podcasts préférées. Une production Réseau Canopé 2025.

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  • Laurent Péguy

    Pour constituer des groupes d'élèves en classe, je me suis longtemps pris la tête. Je faisais même des tableaux à double entrée. En colonne, j'avais des chiffres pour des groupes hétérogènes. En ligne, j'avais des couleurs pour les groupes homogènes. Jusqu'au jour où j'ai assisté à une animation pédagogique menée par Sylvain Connac, qui est un chercheur en sciences de l'éducation, qui nous a dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à travailler en groupe homogène ou hétérogène et que lui, il laissait faire le hasard en distribuant des cartes à jouer et qu'il constituait les groupes comme ça. Et du coup, j'ai fait ça dans ma classe depuis et je trouve que ça marche beaucoup mieux. C'est-à-dire que je distribue des cartes et puis si je veux faire deux groupes, je vais appeler les rouges et puis je vais appeler les noirs. Si je veux faire plus de groupes, je vais appeler les cœurs, les trèfles, les piques. Donc je fais autant de groupes que je veux avec cette méthode-là. Et c'est très bénéfique parce qu'il n'y a plus de question de « je veux être avec mon copain » , c'est le hasard qui fait. J'utilise cette méthode sur les moments de découverte d'une notion, puisque c'est sur ce moment-là, je ne veux pas que l'élève apprenne quelque chose, il va l'apprendre quand on reviendra au moment du grand groupe, c'est juste pour s'emparer de la problématique et échanger un petit peu avec les copains pour que l'élève sache s'il a une idée et bien parfois il n'ose pas la dire parce qu'il va se dire "mon idée elle est nulle ou les autres vont rigoler de moi", et en fait s'il a échangé un petit peu avant avec les copains en petit groupe il va prendre confiance parce qu'il va se rendre compte que les copains ils n'ont pas forcément plus d'idées ou qu'ils ont des idées qui sont peut-être moins bonnes que la sienne, ce qui va autoriser l'élève, quand on reviendra en grand groupe, à dire son idée et à construire en groupe classe la compétence. Je constitue des groupes de niveau pour la lecture fluence. Donc là, je me base sur leurs évaluations en fluence. Et là, ils vont tous lire le même texte en fonction de leur niveau. Ils auront des textes différents, mais je ne peux pas créer des groupes hétérogènes parce que je veux qu'ils aient le même texte pour suivre la lecture des autres. Et il y a un autre moment où il y a des groupes qui se constituent aussi. Là, c'est en fonction des besoins des élèves. Quand on est sur des exercices d'application : on a fait la recherche, toute la phase de découverte. On a fait des exemples ensemble. On fait des exercices d'entraînement ensemble. Ensuite, je vais leur demander de passer et faire tout seul sur le cahier. Et là, je propose aux enfants qui ne se sentent pas, qui n'ont pas complètement compris. Je leur dis : "vous venez à la table d'aide." Donc là, c'est en fonction du besoin de l'enfant. Je peux en inviter certains à venir à la table d'aide si j'ai senti qu'ils n'ont pas bien compris. Donc là, ça constitue un groupe de besoins, mais complètement aléatoire puisque ça dépend de l'enfant et certains jours il viendra, d'autres jours il ne viendra pas. Ça dépend des notions qu'on a travaillées, s'il avait besoin ou pas. Et certains enfants, quand ils sont à la table d'aide, je peux aussi les inviter à retourner à leur place. Des fois, je suis surpris de voir qu'il y a un enfant qui n'est pas venu et qui a réussi son exercice tout seul. Je suis surpris de voir un enfant qui vient alors que je me disais « Non, mais je pense que lui, il avait compris. » Alors que je me rends compte qu'il y a quelque chose qu'il n'avait pas compris. Donc, c'est des avantages.

  • Entre profs

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    Pour constituer des groupes d'élèves en classe, je me suis longtemps pris la tête. Je faisais même des tableaux à double entrée. En colonne, j'avais des chiffres pour des groupes hétérogènes. En ligne, j'avais des couleurs pour les groupes homogènes. Jusqu'au jour où j'ai assisté à une animation pédagogique menée par Sylvain Connac, qui est un chercheur en sciences de l'éducation, qui nous a dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à travailler en groupe homogène ou hétérogène et que lui, il laissait faire le hasard en distribuant des cartes à jouer et qu'il constituait les groupes comme ça. Et du coup, j'ai fait ça dans ma classe depuis et je trouve que ça marche beaucoup mieux. C'est-à-dire que je distribue des cartes et puis si je veux faire deux groupes, je vais appeler les rouges et puis je vais appeler les noirs. Si je veux faire plus de groupes, je vais appeler les cœurs, les trèfles, les piques. Donc je fais autant de groupes que je veux avec cette méthode-là. Et c'est très bénéfique parce qu'il n'y a plus de question de « je veux être avec mon copain » , c'est le hasard qui fait. J'utilise cette méthode sur les moments de découverte d'une notion, puisque c'est sur ce moment-là, je ne veux pas que l'élève apprenne quelque chose, il va l'apprendre quand on reviendra au moment du grand groupe, c'est juste pour s'emparer de la problématique et échanger un petit peu avec les copains pour que l'élève sache s'il a une idée et bien parfois il n'ose pas la dire parce qu'il va se dire "mon idée elle est nulle ou les autres vont rigoler de moi", et en fait s'il a échangé un petit peu avant avec les copains en petit groupe il va prendre confiance parce qu'il va se rendre compte que les copains ils n'ont pas forcément plus d'idées ou qu'ils ont des idées qui sont peut-être moins bonnes que la sienne, ce qui va autoriser l'élève, quand on reviendra en grand groupe, à dire son idée et à construire en groupe classe la compétence. Je constitue des groupes de niveau pour la lecture fluence. Donc là, je me base sur leurs évaluations en fluence. Et là, ils vont tous lire le même texte en fonction de leur niveau. Ils auront des textes différents, mais je ne peux pas créer des groupes hétérogènes parce que je veux qu'ils aient le même texte pour suivre la lecture des autres. Et il y a un autre moment où il y a des groupes qui se constituent aussi. Là, c'est en fonction des besoins des élèves. Quand on est sur des exercices d'application : on a fait la recherche, toute la phase de découverte. On a fait des exemples ensemble. On fait des exercices d'entraînement ensemble. Ensuite, je vais leur demander de passer et faire tout seul sur le cahier. Et là, je propose aux enfants qui ne se sentent pas, qui n'ont pas complètement compris. Je leur dis : "vous venez à la table d'aide." Donc là, c'est en fonction du besoin de l'enfant. Je peux en inviter certains à venir à la table d'aide si j'ai senti qu'ils n'ont pas bien compris. Donc là, ça constitue un groupe de besoins, mais complètement aléatoire puisque ça dépend de l'enfant et certains jours il viendra, d'autres jours il ne viendra pas. Ça dépend des notions qu'on a travaillées, s'il avait besoin ou pas. Et certains enfants, quand ils sont à la table d'aide, je peux aussi les inviter à retourner à leur place. Des fois, je suis surpris de voir qu'il y a un enfant qui n'est pas venu et qui a réussi son exercice tout seul. Je suis surpris de voir un enfant qui vient alors que je me disais « Non, mais je pense que lui, il avait compris. » Alors que je me rends compte qu'il y a quelque chose qu'il n'avait pas compris. Donc, c'est des avantages.

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    Entre profs, c'est déjà fini. On espère que ça vous a plu. Vous avez envie que ça continue ? Vous aussi, vous voulez nous soumettre une question ? Contactez-nous grâce au lien qui se trouve dans le descriptif de l'épisode. Et retrouvez tous les épisodes Extra Classe sur vos plateformes de podcasts préférées. Une production Réseau Canopé 2025.

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